Le confinement et la crise du Covid-19 ont impacté les marchés de la mobilité qui a son tour a produit de effets dans les entreprises et les organisations du fait du développement du télétravail. Celui-ci touche autour de 40% des français, plutôt de la classe moyenne, classe moyenne sup. Ils étaient 7% avant mars 2020. L’effet est important par sa durée et son ampleur. Cependant il est probable que le télétravail stabilisera autour de 15 à 20 % de la population par la suite. Il ne touche donc pas tout le monde mais à des effets sur l’ensemble ou une partie de la société. L’objectif de cette recherche est de repérer les chaînes de causes à effets de la crise sanitaire sur des marchés divers et souvent de façon imprévue. Certains marchés vont disparaître, d’autres vont se réinventer les autres rentrent.
Un des points inattendus est que ce changement confirme l’importance du « hub digital domestique » déjà observé depuis trois ans, avec le développement du télétravail et du e-commerce. L’enquête sur les pratiques alimentaires et les courses que j’ai menées en avril mai 2000 avais déjà montré l’importance du moment du stockage et de la cuisine dans la gestion du système d’approvisionnement et d’alimentation du ménage.
Pour le moment, tout reste incertain. Cependant l’analyse des chaînes de cause à effet, qui bien souvent n’est pas linéaire, et encore moins mono causale, montre qu’il est nécessaire d’élargir les focales d’observation de la consommation depuis le consommateur face aux linéaires, en interaction avec son milieu familial, les justifications en termes de valeur d’une partie de son comportement, jusqu’à la géopolitique. Les transformations de la société dépendent de plus en plus de la transformation de la consommation et par là de la compétition pour l’accès à l’énergie de la production des biens de consommation et des matières premières qui sont nécessaires à leur fabrication. Cette chaine de causalité est un indicateur des contraintes qui pèsent sur les acteurs et donc sur leurs marges de manœuvre.